Un esturgeon, ça se mérite!
Cet article retrace ma capture d'un bel esturgeon baéri de près de 20 kg, pris deux fois dans le même week end.
Tout commence en avril 2002. Je fais mes études à Angers (49) et je suis plus occupé à faire la bringue qu'à aller à la pêche. Pourtant j'ai rencontré là bas de sympathiques pêcheurs locaux : Yannick et Eric. On se programme un week end sur ce plan d'eau plus que connu la bas, où nagent les plus gros esturgeons de France, mais aussi carpes et silure.
Ce week end là est très bien raconté dans l'article de Damien « un esturgeon sur le gâteau ». Mais moi, je restais sur ma faim, n'ayant pu sortir un de ces bestiaux (même s'il me semble que j'en ai tenu plusieurs au bout de la ligne, tous soldé par des décroches.).
Fin de l'hiver 2003, j'y retourne un week end… je ne prendrais pas d'esturgeon cette fois là mais je pense toutefois avoir eu un départ de l'un d'eux, encore soldé par une décroche… je commence à comprendre !
Avril 2003, m'y revoilà sur un poste atypique que personne ne prend jamais, situé dans un angle du lac, où l'on ne peut pêcher qu'à une seule batterie. Tant mieux, je suis seul !
J'ai auparavant un peu compris le manège de ces poissons et j'adapte ma stratégie. Ces poissons aiment le carné, on va leur en donner. Ils ont de petites bouches et se nourrissent sur le fond, on va utiliser de petits appâts. Ils se roulent sur les amorçages, on va pêcher très précis.
C'est donc une bouillette carnée équilibrée de 15 mm qui vient prendre place sur le cheveu, ainsi qu'un amorçoir garni de pellets agglomérés. Le tout en lancé en bordure dans 4 m d'eau, près de branches immergées. Des pellets sont copieusement arrosés sur le spot.
Les autres cannes suivront globalement la même stratégie.
Je crois qu'entre la tombée de la nuit et minuit, j'ai eu 4 ou 5 tirées qui correspondaient toutes à un de ces poissons qui se roulait sur l'amorçage. Je l'ai même ferré et tenu 30 secondes avant que ça ne décroche.
Et à 1h du mat, c'est la bonne, le poisson est au bout et il vient déjà de faire plusieurs sauts hors de l'eau. En pêchant à 20 m du bord en pleine nuit, je vous garanti les sensations. Le combat va durer 45 minutes… et j'ai halluciné sur la défense de ce poisson et sur ses chandelles hors de l'eau.
Je parviens glisser sa tête dans l'épuisette et à chopper sa queue. Yes, cette fois c'est bon. Mais tout seul au milieu de la nuit, je suis obligé de gueuler pour appeler des types qui pêchaient à plus de 300 m de là, sur la berge d'en face ! Verdict : 19,5 kg, 1m40 de long et plus de 30 minutes pour qu'il ne reparte !
Cette même stratégie me permettra de reprendre le même poisson 40 h plus tard, au petit matin, même combat, même durée, mêmes sensations. Il ne nage que 6 esturgeons baéri dans ce lac et tous ont un poids différent… c'était bien le même poisson ! Il y a également des esturgeons « transmontanus » comme celui qu'a pris Damien à 32 kg.
Conclusions : les esturgeons sont des poissons à la défense remarquable, notamment avec les sauts qu'ils réalisent hors de l'eau. Les sensations sont terribles au bout d'une ligne. J'ai remarqué par contre qu'il s'agissait de poissons qui s'éduquaient peu, et qui pouvaient se faire prendre un nombre incalculable de fois puisqu'ils ne semblent pas associer leurs captures avec les appâts ! C'est ainsi que j'ai réussi à prendre 2 fois le même. Et ça, je l'ai vérifié sur un autre lac.
Côté technique, beaucoup de pellets, de petits appâts, une bonne tête de ligne en nylon 70/00 pour éviter la casse lorsqu'ils se retournent sur le fil, et de bons bras….
Je souhaite à tous de prendre un jour un poisson comme celui-ci. Ca reste un très bon souvenir même s'il est issu d'un étang privé ; car seuls ce type de centre peuvent proposer des eaux hébergeant ces poissons étrangers. Ces centres de pêche se multiplient et hébergent maintenant des esturgeons. Le record de France du Transmontanus à dépassé les 44 kg il me semble.
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